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Zoom Afrique du 7 mars 2024

Les titres de la rédaction :

  • Cacao : pourquoi les planteurs du Cameroun gagnent trois fois plus que leurs frères de Côte d’Ivoire
  • Ghana : Savelugu abritera une unité de confection de vêtements de près de 11 millions $
  • Niger : le gouvernement renforce le rôle de la SONIDEP dans le secteur pétrolier
  • Le Nigeria déploie sept nouveaux patrouilleurs pour renforcer la sécurité de ses eaux territoriales

Les analyses de la rédaction :

1. La propagande française se retourne contre l’Élysée  

Les interdictions d’instruments médiatiques et expulsions de propagandistes en provenance de l’espace occidental font partie des événements contemporains qui enragent l’Occident, mais auxquels il va devoir fort vraisemblablement s’habituer. La lecture unilatérale des événements à l’échelle internationale, collage d’étiquettes et de clichés occidentaux sur des États souverains, participation aux déstabilisations à travers la désinformation en complicité avec les services de renseignement – ne représentent que quelques-uns des exemples. Pourquoi la propagande occidentale aura de plus en plus de mal à fonctionner vis-à-vis de la majorité mondiale. 

Les régimes occidentaux, y compris l'Élysée, ont beau accuser nombre de pays de campagnes médiatiques hostiles à leur encontre, le fait est que les dites accusations sont pour le moins anecdotiques lorsqu’il est bien connu que les instruments médiatiques appartenant à l’Occident et les propagandistes qui sont à leur service – propagent des campagnes de désinformation et de fake-news à l’encontre de leurs principaux adversaires géopolitiques et de tout pays ne se conformant pas à la vision occidentale des affaires internationales, depuis déjà de bien longues années. Les clichés propagés sont également fort bien connus : « dictatures », « régimes autoritaires », prétendues « violations des droits de l’homme », etc.... 

L’anecdote de la situation réside également dans le fait qu’en parlant justement de liberté d’expression et de la pluralité des opinions – ces notions fonctionnent à géométrie totalement variable dans l’espace occidental. Surtout lorsque les voix du monde non-occidental trouvent une importante appréciation à l’international. 

En ce sens, les autorités de nombre de nations non-occidentales, notamment africaines, ont décidé de prendre les choses en main en fermant l’accès à des instruments médiatiques occidentaux, dont plusieurs français, à leurs pays. D’autant plus que l’Afrique représente bien souvent la principale destination pour les propagandistes de l’Occident, et particulièrement ceux de la France. 

Ces ripostes d’États africains souverains, notamment ceux appartenant à l’Alliance des États du Sahel (AES), provoquent sans surprise l’hystérie et même la rage de la propagande occidentale. Et les mêmes instruments expriment sans vergogne leur « révolte » quant à la limitation de la prétendue « liberté d’expression », en fermant bien évidemment les yeux sur les multiples violations et limitations de la liberté d’expression justement dans leur propre petit espace occidental. 

Idem en ce qui concerne nombre de propagandistes hexagonaux et occidentaux, qu’ils soient ouvertement affiliés à des instruments médiatiques de leur espace ou s’affichant « indépendants », mais qui de-facto participent ouvertement aux campagnes de diffamation à l’encontre de nations non-occidentales, et ce à divers endroits du monde – en Eurasie, en Afrique, Asie ou Amérique latine. Enumérer les dits propagandistes n’est aucunement nécessaire – ils sont parfaitement en mesure de se reconnaître. 

Pour revenir à l’Afrique, plusieurs sont les pays, et d’ailleurs pas seulement dans le cadre de l’Afrique francophone, qui ont décidé à prendre les mesures nécessaires. En arrêtant et en expulsant les propagandistes en provenance de l’Occident, surtout lorsqu’il s’agit d’agents affiliés aux services de renseignement occidentaux, participant à des missions d’infiltration et de déstabilisation, le tout en violation totale des normes qui régissent le travail des médias dans les États concernés. « Exceptionnalisme » occidental oblige – lesdits personnages ne considèrent évidemment pas nécessaire à devoir se conformer aux lois et normes nationales des pays en question. Mais pleurnichant à chaque fois qu’ils se font arrêter et/ou expulser par les autorités nationales des dits pays. 

Le paradoxe réside également dans le fait que dans plusieurs pays des BRICS par exemple, notamment en Russie qui est aujourd’hui de-facto l’ennemi déclaré numéro 1 de la minorité planétaire représentée par les régimes occidentaux – nombreux sont les propagandistes hexagonaux et occidentaux qui y vivent paisiblement, tout en propageant les discours diffamatoires et désinformations en tout genre sur le pays d’accueil. 

C’est probablement quelque chose qui devrait prendre fin prochainement. L’État russe ayant certes très longtemps démontré son ouverture à la pluralité des opinions, y compris vis-à-vis d’instruments médiatiques occidentaux, pourrait certainement dans un avenir proche commencer à s’inspirer des alliés et partenaires à l’international, et notamment d’Afrique, afin de prendre les mesures vis-à-vis de ceux qui considèrent que la liberté d’expression n’est applicable que vis-à-vis des prétendus « exceptionnels » et selon lesquels le pluralisme ne devrait même pas exister. Une chose est sûre – le retour des flammes ne fait encore que commencer.

2. Nigeria-Russie : une coopération militaire "quoi qu’il arrive" 

Les ministres des Affaires étrangères de la Russie et du Nigeria ont échangé mercredi à Moscou. Il était question de relations futures entre les deux pays. 

« La Russie apporte et continuera en tout état de cause à apporter une contribution constructive aux efforts des Africains et de l’ensemble de la communauté mondiale pour stabiliser la situation dans la région Sahara-Sahel, elle aidera les pays de la région à accroître la capacité de combat de leurs forces armées nationales et des autorités chargées de faire respecter la loi, afin de contrer les menaces qui persistent, comme je l’ai déjà dit », promet Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangère. 

« Le système multipolaire est ce qui obtient, et le multilatéralisme est ce qui, selon nous, devrait toujours être renforcé, et nos relations continueront de croître. Nous estimons que nous sommes en bonne position pour entretenir une relation stratégique très solide avec la Russie », déclare, Yusuf Tuggar, ministre nigérian des Affaires étrangères. 

Une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Russie et de l’Afrique est prévue à Sotchi cet automne. 

L'énergie est l'un des domaines prometteurs de la coopération entre la Russie et le Nigeria, a fait savoir le chef de la diplomatie russe au cours de la conférence de presse avec son homologue nigérian. Le Nigeria envisage de coopérer avec la Russie dans le domaine militaire "quoi qu’il arrive", selon le ministre nigérian. 

Voici les principales déclarations de Sergueï Lavrov suite à la conférence de presse avec son homologue nigérian Yusuf Maitama Tuggar : 

L'énergie est l'un des domaines prometteurs de la coopération entre les deux pays : « La Russie et le Nigeria s'engagent à renforcer leurs liens dans le secteur de l'énergie, la construction d'infrastructures, l'agriculture, la santé et l'éducation. »

La Russie accordera son appui aux pays africains pour accroître leurs capacités de combat, selon le ministre russe. Moscou s'intéresse à l'élargissement constant de sa coopération avec Abuja, notamment dans les domaines militaire et éducatif. 

De plus, la Russie apprécie la position pesée du Nigeria à l'ONU sur le dossier ukrainien, a ajouté le chef de la diplomatie russe. 

Moscou va bientôt commencer à envoyer des invitations aux pays africains pour le forum des ministres des Affaires étrangères à Sotchi, a-t-il fait savoir. 

Coopération militaire avec la Russie "quoi qu’il arrive" 

Côté nigérian, Abuja est préoccupé par la déferlante d’armes dans la région du Sahel, a déclaré Yusuf Maitama Tuggar. Le ministre nigérian des Affaires étrangères se trouve en visite en Russie du 5 au 7 mars. 

« Les négociations ont été très significatives et productives, les relations entre la Russie et le Nigeria sont historiques », a déclaré le diplomate nigérian. 

3. L’AES : vers une armée commune ?

L'alliance des États du Sahel se matérialise quotidiennement à travers des actions tangibles. C'est dans cette lancée que Niamey a accueilli hier matin la première réunion du Conseil des chefs d'état-major des pays membres de l’alliance des États du Sahel. Durant leur rencontre, les hauts responsables militaires nigérians, burkinabè et maliens ont exprimé les propositions et recommandations faites par les experts et les ministres de l'Alliance. Le but affiché est d'aboutir in fine à un schéma de force à générer pour la sécurisation du territoire de l'Alliance des États du Sahel. 

La rencontre de Niamey fait suite à celle des hauts fonctionnaires et des ministres de l'Alliance des États du Sahel tenu à Ouagadougou au Burkina Faso, du 12 au 15 février 2024. Ces réunions ont abouti à plusieurs propositions et recommandations pour stimuler les conditions de stabilisation et de développement intégré de l'espace commun. À la cérémonie d'ouverture des travaux de la première réunion du Conseil des chefs d'état-major des pays membres de l'Alliance des États du Sahel, le général de brigade Moussa Salaou Barmou, chef d'état-major des armées du Niger, s'est dit convaincu qu'à l'issue des échanges interactifs de Niamey, le concept des opérations cohérentes et adaptées aux exigences, de la conflictualité de notre espace sera soumis à la hiérarchie pour validation. Pour les chefs des armées réunis, la création et l'opérationnalisation d'une force conjointe telle que souhaitée par les peuples et leur chef d'État respectifs est un atout indéniable pour le développement des trois pays. 

Le général de brigade Moussa Salaou Barmou a rappelé la corrélation qui existe entre développement et sécurité d'une part, et entre ce premier groupe et la mission des armées de l'Alliance des États du Sahel qui consiste essentiellement à la défense opérationnelle de leur territoire. D'autre part, il revient à ses armées, a-t-il poursuivi, la lourde responsabilité de garantir la paix et la stabilité dans les pays de l'Alliance des États du Sahel. Il a également saisi cette instance solennelle pour honorer la mémoire de l'ensemble des victimes des barbaries du terrorisme. 

« Conscients, qu’il n’y a pas de développement sans sécurité, et que la mission principale de nos armées consiste essentiellement à la défense opérationnelle de nos territoires respectifs, il nous revient alors cette lourde responsabilité de garantir la paix et la stabilité dans nos pays », a indiqué le chef d’état-major des armées du Niger. 

Le général de Brigade Moussa Salaou Barmou a rappelé également que « les récentes attaques des groupes armés terroristes dans la zone du Liptako-Gourma, et plus particulièrement celles exercées contre les populations civiles, continuent d’endeuiller nos paisibles citoyens ». 

En effet, explique le chef d’état-major des armées du Niger, « le contexte socio-politique actuel, caractérisé par la recherche de la souveraineté de nos États, nous a amenés à une communauté de destin ». 

De ce fait, souligne -t-il, « nous devons impérativement coopérer pour relever les défis sécuritaires. Ceci permettra de créer les conditions d’un développement harmonieux d’intégration de nos communautés, de garantir notre indépendance réelle et de préserver notre dignité dans le concert des Nations ». 

Le général de Brigade Moussa Salaou Barmou de noter qu’en « dépit de toutes ces menaces auxquelles nous faisons face, il convient de noter une avancée significative que nous engrangeons dans la lutte contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée ». 

Afin de maintenir cette accalmie relative constatée dans leur espace commun, le chef d’état-major des armée du Niger souligne que « nous devons dès à présent œuvrer pour mettre en place une stratégie efficace et efficiente permettant de contenir toute sorte de menace, en mutualisant nos moyens et en coordonnant nos efforts ». 

Après avoir fait comprendre que « la rencontre d’aujourd’hui servira de plateforme pour examiner les propositions et recommandations faites par les experts et les ministres de nos pays respectifs, pour, in fine, aboutir à un schéma de force à générer pour la sécurisation du territoire de l’Alliance des États du Sahel ». Le général de brigade Moussa Salaou Barmou affirme rester « convaincu qu’à l’issue des échanges interactifs, un Concept des Opérations (CONOPS) cohérent et adapté aux 
exigences de la conflictualité de notre espace, sera soumis à la 
hiérarchie pour validation ». 

L’Alliance des États du Sahel (AES), créée en septembre 2023 est un pacte de défense mutuelle conclu entre le Burkina Faso, le Mali et le Niger, rappelle-t-on. Ces pays veulent impérativement préserver leur souveraineté respective et ont également dans leur agenda l’éradication du terrorisme, la sortie du franc CFA, la création d’une monnaie commune. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV